jeudi 3 janvier 2019

À kuna matata



Fin août, pour prolonger ses vacances, rien de tel que de prendre un café en terrasse, du moins quand le soleil brille place Jourdan. Comme pour prolonger l’ambiance, au moment de payer je tire de ma poche un billet de 10 kunas, ayant échappé sans doute à ma vigilance lors du rangement général au retour de Croatie.
La jeune serveuse n’a pas plus de 17 ans, mais elle a repéré le billet lilas …
- Vous avez aussi été à « Rovinge » ?
Elle a prononcé /rɔ'vɛʒ/ et du coup je n’ai pas reconnu directement Rovinj1, charmante station balnéaire d’Istrie.
- Non, mais j’ai été en Croatie, vous aussi ?
- Je ne sais pas le pays, j’étais en camping à Rovinge, c’est tout ce que je sais ; et qu’on payait avec des billets pareils à celui-là.
- Vous êtes partie longtemps ?
- J’ai passé 15 jours avec ma bande, la plage est chouette, le village est hyperbeau.
- Et les gens, vous parliez avec eux ?
- Non, juste les employés du camping, c’est hypergénial, ils parlent tous français et flamand.



C’est pas formidable la mondialisation ? Vous pouvez vous téléporter instantanément dans un lieu paradisiaque, avec tous vos copains et vous continuez à parler votre langue, à téléphoner au pays, à manger MacDo avec plus de soleil et une mer plus chaude qu’à Blankenberg. Ah, juste un détail, vous devez échanger vos euros contre des billets d’une autre couleur, mais pas de problème, akuna matata, ce détail gênant disparaîtra sans doute dans quelques années.




Mais je suis d’accord sur une chose, Rovinj est une superbe ville, perchée sur une presqu’île d’Istrie, en république croate.



1Qu’il faudrait plutôt prononcer « rovigne » comme pour rimer avec vigne.