mercredi 23 janvier 2013

et les cartons, sacs re-jaunes


« Compromis, chose due », aurait dit mon père, qui ne ratait jamais un mauvais calembourg. Pets à son âme donc (il aurait aimé), et revenons à nos cartons ... et à leur sac jaunes.

Le buzz pipol de décembre 2012 était, à Bruxelles, le divorce entre les sacs jaunes et les sacs bleus. On nous a répété sur tous les tons (bleus, jaunes, verts, topaze et j'en passe) que désormais les sacs bleus et jaunes seraient ramassés sé-pa-ré-ment : en radio, en tv et même en « live ».
La première fois que les hommes de la voirie sont venus quémander des e-trennes, début décembre, nous avons fait la sourde oreille, « le missié li est pas là ». Résultat concret et anticipé, nos sacs bleus sont restés sur le trottoir pendant 2 semaines, coïncidence ? Dans le doute, nous cédons au chantage, versons une eau-bol aux éboueurs et profitons ensuite du ramassage mixte du 18 décembre. En échange des étrennes, nous avons reçu un document d'information annonçant ... les dates du futur ramassage divorcé ? Non pas ! annonçant une information détaillée « à partir du 17 décembre ».
Dans l'enveloppe promise se trouvaient non pas 1 mais ... 4 calendriers, à charge pour nous de découvrir celui qui s'appliquait à notre rue. Ayant déjà épuisé mon crédit de formations pour pouvoir trier correctement les plastiques et papiers, impossible de s'inscrire pour des études de logistique : il faut faire appel aux spécialistes résidant dans le voisinage, dans notre portion de rue plus précisément.
Malheureusement, à l'approche des fêtes, le brouillard persiste et notre attention est retenue par un problème plus immédiat : la voirie va-t-elle travailler ces mardis 25 décembre et 1er janvier ? Faute de quoi, le ramassage combiné bleu et jaune du 18 décembre sera le dernier.
Les journaux consultés n'offraient aucune information pertinente. Qu'importe, Internet n'est-il pas la grande conquête du XXIè siècle ? Certes, mais le site de Bruxelles propreté a été conçu au XIX, au pire au XX et ne nous apprend rien. Un peu plus de chance avec Google, j'apprends qu'il n'y aura pas de ramassage d'ordure le 25 décembre ... 2010. Pour que les nouvelles restent fraîches, il ne sert à rien de les mettre au surgélateur. Dernière ressource pour s'informer, comme pour la météo on regarde par la fenêtre et on voit que les voisins n'ont PAS sorti leurs sacs ; mais peut-être ont-ils copié sur nous.
En attendant, les papiers d'emballage-cadeaux, les bouteilles de C*C* et les conserves (vides) de crabe s'empilent dans le couloir et finissent par déborder sur le canapé du salon et d'autres lieux visibles à marée basse. Car la même question se pose pour le premier janvier, qui reçoit la même supputation partagée : pas de ramassage. Ce en quoi nous eûmes tort (et le tort pille – excusez cette rechute de piété filiale), car les équipes ont en réalité travaillé ce matin-là.
Nous nous penchons à nouveau sur les augures distribués dans nos boîtes il y a deux semaines, avec pour seul résultat d'aggraver la mi-graine saisonnière, au point qu'elle tourne à la « graine » entière. Nouvelle navigation sur le site de Bruxelles-propreté : il y a bien une page qui prétend renseigner le jour de collecte mais, quand on introduit notre adresse, la navigation tourne au naufrage sur une p(l)age déserte de l'île du même nom. Finalement, je prends le dépliant par les cornes (de brume), une thermos de café, un cigarette et une paire de ciseau, on va jouer à sac, papier, ciseau. Par élimination !
  • Je jette la pierre à la page intitulée « ramassage le soir », hop, sac jaune !
  • Je consulte la liste « exceptions », je constate que ma rue y figure, je jette ma cigarette.
  • J'éteins l'incendie du sac jaune, je jette la "règle générale"
  • Je garde le calendrier « A », je découpe et jette le reste
  • Je récupère les ciseaux jetés par mégarde dans le sac jaune
  • J'affiche le calendrier A et je décode : le premier j c'est janvier, le second juin et le troisième juillet.
  • Je conclus : premier ramassage papier le 9 janvier, avec les sacs blancs (mais ceci est une autre histoire que Rudyard Kipling vous contera un de ces jours).
Et voilà, j'ai sorti les sacs jaunes le 9 janvier au milieu des sapins. Les tapins, bordel, c'est quand le ramassage des sapins ?

dimanche 13 janvier 2013

Triez, sacs re-bleus ...

Vous trouvez le tri marrant ? Et pourtant, c'est pas si simple ... N'ayant pas un doctorat en chimie organique – vous non plus ? Encore un et nous pourrons former un tri-nôme – j'ai beaucoup de difficulté avec les plastiques. Bruxelles propreté (instigatrice du tri sélectif) indique que seules les bouteilles en plastique peuvent être jetés dans les sacs bleus. Je me demande pourtant par quel miracle le même plastique moulé pour un tupper-ware, une barquette ou un jouet d'enfant cesse soudain d'être recyclable. Va donc pour les bouteilles, sauf que ... celles ayant contenu de l'huile, de l'alcool ou du sirop pour la toux doivent être amenées au « coin vert ».

Les coins verts sont des coins très petits et très évanescents : juste une camionnette stationnant sur un parking une fois par mois entre 15:42 et 16:17, sauf, bien sûr – on est en Belgique – en cas de neige, de gel, de pluie ou de vent. Dans ce cas, il faudra passer au coin suivant, on a donc une chance d'en attraper un par tri-mestre. En attendant, comme ce sont des « produits dangereux », il ne vous reste qu'à les stocker chez vous, ou, mieux, chez un voisin éloigné, on n'est jamais trop prudent.
Avec tout ça, il reste de la place notre sac bleu. Coup de bol (en plastique), on peut aussi y mettre le métal, des petites pièces comme des canettes, des boîtes de conserve ou des raviers en aluminium. Attention pour l'aluminium, les fines feuilles d'alu employées comme emballages doivent être bannies et renvoyées au sac blanc. Pour les boîtes de conserve ayant contenu de la peinture, du mastic ou n'importe quoi de non-comestibles (mais les conserves de champignons sont classées comestibles) elles accompagneront les bouteilles d'huile dans la cave de votre ennemi préféré ou vers le coin vert si vous l'avez trouvé.
Pour les tétrapacks, NON ! Il n'est pas nécessaire de les éplucher avec son petit canif pour séparer le carton du plastique, du métal et du ... j'avoue que je cale pour le quatrième composant, pourtant c'est un TÉTRA- et pas un TRI-pack ... Bon bref le tétrapack se trie et le tripack pas ! L'industrie se charge de le recycler gratuitement, ce qui veut dire en clair qu'ils vous font payer le recyclage au moment de l'achat du lait ou du jus d'orange.
Voilà, votre sac bleu est complet sacrebleu, vous pouvez le fermer et le stocker dans votre jardin, votre garage, votre cave ou chez le même voisin s'il ne s'est aperçu de rien. Surveillez votre boîte à lettres électroniques, la semaine prochaine je vous expliquerai quand et comment le mettre sur le trottoir.