dimanche 13 mai 2012

Trains d'enfer


Je suis pris d'un certain scepticisme quand je lis les explications des SNCBs (il y a trois sociétés désormais et personne ne s'y retrouve) sur les retards ou même les accidents qui surviennent « régulièrement » (c'est bien les seuls !) dans notre joyeux pays surréaliste.
Les retards, par exemple, sont dus à des phénomènes climatiques toujours imprévisibles et inexplicables tels que le gel (en hiver), la chaleur-qui-dilate-les-voies (en été) ou la chute des feuilles (en automne).
Ainsi, le vendredi 3 février, le train en provenance de Schiphol (aéroport d'Amsterdam) est arrivé avec deux heures de retard à Bruxelles-Midi, qui devint en l'occurrence la gare du Minuit ou presque. Il va sans dire que le retard était dû à la neige étrangère, quoique ... Ayant une espionne à l'intérieur du TGV en question, nous avons appris qu'il avait été bloqué après Rosendael, ce qui situe la panne en territoire belge.
La semaine dernière, le train entre Anvers et Gand est entré en collision avec un lama : l'animal qui crache, pas le moine tibétain. De toutes façons ni l'un ni l'autre n'avaient rien à faire sur la voie : si le lama veut promener son lama, qu'il le fasse en montagne, Andes ou Himalaya, peu importe, mais pas dans les campagnes flamandes. Vraiment, les immigrés exagèrent.
lama tentant de bloquer un train
N'oublions pas dans nos conversations de bistrots l'influence de la crise : elle serait la cause du manque d'entretien des motrices, des wagons, des aiguillages, des feux et autres systèmes de sécurité. Avec pour résultat, des convois qui se précipitent à la rencontre l'un de l'autre, voire même certains qui tentent de copuler sauvagement par derrière et par surprise.
Il n'empêche, je soupçonne dans quelques cas l'intervention du surnaturel : est-il envisageable qu'un train surgi d'une autre dimension se retrouve soudain sur le passage d'un autre ? C'est ce que certains indices pourraient laisser à penser (je promène toujours mes pensées en laisse pour éviter qu'elles ne s'aventurent sur les voies). Le mois dernier ma mère a voyagé en TGV (très gros vortex) entre Bruxelles et Grenoble. À l'aller, son convoi était annoncé quai 4B ... Pourquoi pas le 15 3/4 cher à Harry Potter ?
Les voies du démon sont impénétrables ! Au retour, c'était pire, son titre de voyage annonçait une arrivée en gare du Midi à 12:47, mais le train-zombie ne figurait sur aucun tableau dans la gare.Donc, impossible de savoir où les voyageurs allaient débarquer. Heureusement, instruit par l'expérience (mon frère avait pris le même train-fantôme deux mois plus tôt) j'ai attendu sagement au point de rencontre que le train virtuel déverse ses passagers bien réels, eux.