dimanche 14 août 2011

N'attendez pas


- Bonjour, j'ai rendez-vous avec le Dr Warszaw (nom d'emprunt - à 0%) à 14 heures.
En réalité, il est déjà 14:05, mais l'infirmière ne s'inquiète pas, elle sait que les médecins sont encore moins ponctuels et elle sait que je le sais.
- Très bien Monsieur, c'est en ordre, rendez-vous dans la salle d'attente près de la porte rouge.
La mal nommée "salle d'attente" est un bout de couloir entre deux portes coupe-feu, où l'on a installé des chaises du genre métro (sans Goldwyn ni Meyer). Elle sert à la fois aux patients (ils doivent l'être !) en Eurologie et en Nurologie. L'hôpital a en effet décidé de fusionner les deux services que, de toutes façons, les malades, docteurs et infirmières confondaient à tout coup (est-ce en Urologie et en Neurologie ?).
Le Dr Warszaw apparaît à la porte rouge dès 14:15, je me lève, mais il appelle une dame qui était là avant moi. Je m'étonne mais je me rassieds. J'échange des renseignements horaires avec des voisins de patience dont je n'arrive pas à comprendre s'ils sont là pour un Nurologue ou un Neurologue. Le temps avance à une vitesse d'escargot.
Les murs du couloir sont à peine décorés d'un feuillet indiquant les horaires des consultation, et d'une demi-douzaine d'affiches annonçant en grand "N'ATTENDEZ PAS". C'est un malentendu, car plus bas on peut lire en s'approchant "pour consulter votre médecin". Donc, je continue à attendre ...
15 heures, le médecin réapparaît et appelle un vieux Monsieur (je veux dire, un pluvieux que moi). Cette fois je proteste :
- Pourriez-vous m'indiquer quel est le retard accumulé ? ou bien on est tenu dans l'ignorance comme dans les chemins de fer (belges) ?
- C'est un problème informatique dans tout l'hôpital, on ne sait pas quand ce sera réparé.
Et comme je m'étonne qu'on ait besoin de l'ordinateur pour un simple contrôle de routine, le médecin me confie : - je n'ai pas accès à votre dossier ...
Cet aveu m'a d'abord laissé pantois, jusqu'à ce que je me rappelle avoir remarqué que la mémoire du Dr Warzsaw est une vraie passoire. Comme disait l'autre, il est tellement distrait que parfois il croit être pianiste de concert.
Je n'ai rien contre l'informatique, je travaille moi-même dans la branche mais ... de là à mettre ma vie et ma santé entre les seules "mains" de l'ordinateur ... il y a de la marge.