mercredi 6 juillet 2011

Boulanger-patatra



Chaque année je passe quelques jours à Ostende, Oostende en V.O. Chaque matin alors, je descends la Louizalaan pour aller acheter le journal et les "couques" du petit déjeuner. Bien entendu, je me fais un devoir de parler aux commerçants indigènes (et pas indignes) dans la langue du cru, c'est à dire le Algemeen beschaafd Nederlands ABN.


Malheureusement, le fait de sortir directement du lit, sans passer par la case "café", ne garantit pas un fonctionnement optimal de mon cerveau lent à démarrer le matin. Témoin ma boulangère du lundi, à laquelle je m'adresse en ces termes ...
- Dag mevrouw, één kapstok AUB [bonjour, madame, un porte-manteau SVP]
Devant son air ahuri, je corrige rapidement
- OOi sorry, ik bedoel één boodschap [pardon, je voulais dire un message]
- Nee, een stockbrood [non, une baguette], ik ben nog niet wakker [je suis pas encore réveillé].
Je crois que j'ai rougi et je suis sorti avec la baguette entre les jambes.

Par chance, ma boulangère n°1 est fermée le mardi, j'en profite pour tenter ma chance chez une autre, quelques maisons plus loin. Ayant soigneusement répété mon texte, je n'ai plus de problème linguistique ...
- Dag Mevrouw, één stockbrood AUB.
- Ja Mijnheer, een witte of 'ne bruine ? [Bien Monsieur, une blanche ou une brune ?]
- Een bruine van diegene op de tweede rek [Une de ces brunes sur la deuxième étagère] .
Est-ce mon accent qui m'a trahi, ou bien ma naïveté ? En tout cas la patronne me répond dans un français correct :
- Non, Monsieur, ça c'est un miroir !
Et pour ma plus grande confusion elle ajoute :
- Ça arrive tout le temps vous savez ...

N'empêche, je crois que je vais me mettre aux corn-flakes.