mercredi 19 décembre 2007

correspondance


Monsieur le Président, je vous écris ces quelques lignes que vous li...STOP !!!
Moi je voulais vous parler de lignes aériennes et de correspondance entre avions de la TAP. (Qui a dit "on s'en TAP ?" ... silence au fond de la salle !)

Attachez vos ceintures ! On décolle de Bruxelles à 6:55 destination Rio de Janeiro via Lisbonne. Sauf que l'équipage dort encore, il a droit à 8 heures de sommeil, c'est pas comme nous qui nous sommes levés à 4 heures pour que dalle puisque le vol est retardé de deux heures. Heureusement, c'est pas nous qui conduisons, mais du coup l'avion de Rio partira sans nous, ça fait rien on prendra le suivant.



Trois petits-déjeuners plus tard (6 croissants et 11 tasses de café à la maison, à l'aéroport et dans l'avion) nous débarquons à Lisbonne. Sur le tarmac, au pied de l'escalier mobile, un manifestant brandit fièrement un panneau RIO DE JANEIRO et, grâce à nos 11 tasses de café, nous comprenons assez vite que ce manifestant n'est autre que notre guide et nous pénétrons avec lui dans un bus.


Mon petit doigt me dit que ce bus ne nous conduit pas directement à Rio, d'ailleurs nous avons payé pour un avion. En effet, le bus slalome pendant quelques minutes entre les citernes de kérosène, les jets et d'autres autobus et nous dépose devant un bloc de béton planté en rase campagne. En fait, le bâtiment comporte une entrée et nous suivons le troupeau à l'intérieur. Au pas de course, le rayon X me détecte un briquet, 1,37 euros de menue monnaie, un trousseau de clés et une attache-trombonne, avant de nous recracher de l'autre côté du bâtiment.


Là, un autre bus nous attend qui reprend le chemin inverse pour nous déposer deux kilomètres plus loin au pied d'un autre avion qui n'a rien à voir dans l'histoire. En réalité, les passagers en transit sont invités à entrer dans l'aéroport, porte d'embarquement A46. L'incrédulité se lit sur les visages des passagers et des blagues politiquement incorrectes commencent à fuser, sur les Portugais. Au bout de quelques minutes, comme pour confirmer, nous embarquons dans un nouveau bus qui nous emmène enfin à destination, je veux dire bien sûr au pied de la passerelle de l'Airbus 330 de Rio de Janeiro.


Voilà donc comment la TAP, lignes "aériennes" portugaises, nous a emmenés au Brésil à l'aide de deux avions et de trois autobus. Je vous épargne les canoés et les bicyclettes.

mercredi 17 octobre 2007

Idées noires

Je vais l'appeler Loira ... par dérision, car rien sur sa tête, ni à l'intérieur, n'évoque la blondeur. Tout au contraire, c'est une mulâtre superbe, haute et fière et un esprit brillant. Je suis en fait beaucoup plus "loiro" qu'elle, quoique ma crinière et ma barbe ne soient aujourd'hui blondes que des survivances d'une jeunesse déjà lointaine.

Loira, donc - puisqu'il ne faut pas l'appeler par son nom - était arrivée la dernière à cette fête brésilienne, précédée pourtant d'une réputation flatteuse : avant de la rencontrer, je savais déjà qu'elle était journaliste, parlait plusieurs langues, était mariée et avait un enfant. Ma compagne elle-même me l'avait décrite comme "une belle femme", ce qui avait dû lui coûter plus qu'un aveu d'ignorance.

Mais personne ne m'avait prévenu pour les incroyables dreads de Loira, des fines tresses dont les nuances allaient du marron-roux au noir-corbeau et qui s'étiraient comme les tentacules d'un poulpe muni de 64 pattes sans être pour autant monstrueux. Quand je les ai vues j'ai dit assez finement : «tu dois être Loira» et comme elle a de la répartie, elle a répondu du tac au tac "tu es Django !". Jusque là c'était pas trop dur : tout le monde à la fête portait un badge à son nom.

Puis j'ai enchaîné
- Ta coiffure est magnifique, ça valait la peine d'arriver en retard...
- Ne m'en parle pas, me dit-elle, c'est le travail de 4 personnes pendant six heures !
Là, je m'essaie à l'humour
- Ça devait être plus facile du temps de l'esclavage !
Il m'était venu en effet qu'il devait être plus simple de mobiliser 4 esclaves pour vous pondre une coiffure époustouflante que de payer tout un salon de coiffure pour le même travail.

Mais Loira ne l'entendait pas de cette oreille :
- Mais non, jamais je n'aurais eu de temps à consacrer à mes soins corporels.
Que la conversation se tienne en portugais n'y changeait rien : alors que moi, le blanc, je pensais à la commodité d'avoir toute la main d'œuvre disponible à mon service, Loira la noire avait spontanément endossé le rôle de l'esclave et pas du tout celui de la maîtresse de maison. Sans qu'aucun de nous n'y songe, des siècles de traite des noirs avaient tracé leurs sillons jusque dans nos inconscients d'homme et de femme libres de préjugés.

Alors j'ai eu honte de ma race, qui, plus encore que les droits de l'homme, avaient piétiné nos esprits pour longtemps.

mercredi 15 août 2007

Plaies time

Avec la fin de l'été, nos maisons sont envahies par des nuages de puces et des bandes d'ados. Vous l'avez sans doute remarqué si, comme moi, vous élevez à la maison un chat, un chien ou une jeune fille de 15 ans. Ces fléaux choisissent de préférence des matelas, des divans ou des tapis; à partir de là ils vous infligent du rap, de la techno sans oublier les piqûres qui s'infectent et les frigos qui se vident tout seul pendant que vous essayez de dormir tout en vous grattant et en vous bouchant les oreilles.

On trouve pourtant dans le commerce des produits qui peuvent au moins provisoirement améliorer la situation, comme des sprays insecticides ou l'intégrale de Joe Dassin. Encore faut-il que votre organisme (et celui de vos animaux domestiques) tolère l'application de ces produits ! C'est pourquoi je déconseille formellement le Guy Béart qui est très allergène. Par ailleurs, les puces s'adaptent rapidement aux produits tandis que les ados réagissent en augmentant leurs propres sécrétions sonores.

On préférera donc recourir à des produits stérilisants qui sont très efficaces contre les puces, au point qu'au bout de quelques jours ou semaines leur population s'éteint complètement. Pour les humains, le délai d'action est hélas beaucoup plus long, le produit ne portant ses effets qu'au moment où vous avez besoin de vos enfants pour financer votre retraite.

Certains parents essaient d'éloigner les nuisibles ou leurs vecteurs, en confiant leur chat à des voisins complaisants ou en envoyant leur enfant à l'un de ces multiples festivals estivals. Attention ! Il faut être sûr que le chat n'abandonne pas ses puces sur place et que le «teenager» ne revienne pas avec de nouveaux amis (sans compter la progéniture si vous avez oublié la stérilisation) rencontrés justement au concert des flushing pumpkins.


Aujourd'hui, j'ai trouvé la méthode idéale, les bombes fumigènes : elles font fuir les ados et exterminent les puces et leurs œufs. Bien sûr, vous aurez pris la précaution auparavant de louer une chambre d'hôtes au fin fond de la Haute-Provence (lieu singulièrement pauvre en jeunes). À mon retour, j'ai effectivement trouvé la maison débarrassée de ses plaies : les puces sont mortes et les ados partis je ne sais où ... Ah ! Ils sont chez vous ? Avec le chat et les puces. Vraiment, je suis désoléééé ..

vendredi 10 août 2007

Kamasutra dans la cuisine

Que pensez-vous de ce mode d'emploi (authentique) ?


instruction d'opération pour le Glande-feu-proof de Haute Qualité (extraits)

Tout d'abord, tourner la boule dans le sens inverse de l'horloge. Laissez la crête élastique descendre pour qu'elle soit près de la lèvre.

ça commence fort ! le glande-feu est déjà tout tourneboulé

Et puis, mettre la lèvre dans le corps entre les oreilles.Laissez la crête attacher contre le corps.Sûr que la crête élastique et les oreilles sont sur la même ligne.

Si vous n'êtes pas sûr qu'ils sont sur la même ligne, consultez votre ostéopathe

Trois ème,tourner la boule dans le sens de l'horloge . Sûr qu'il n'a pas de jour possible.

J'ai perdu la boule et le jour en même temps ...

Quatrième,resérrez la lèvre et les coprs par le moyen de tourner la boule une ou deux fois.

Oh oui, glande-feu-proof, serre-moi fort la lèvre contre le «coprs» !!


Il commence à faire chaud dans la cuisine, peut-être vaudrait-il mieux diminuer le gaz sous le glande-feu-proof chinois, dont vous venez de lire le mode d'emploi, et dont voici la photo


vendredi 6 juillet 2007

Boucs et Mystères

Mystère 1Tout bébé déjà, ma fille Chloé fréquentait le parc Léopold : nous l'y emmenions en landau pour dans les allées, mais sa destination préférée était sans conteste un enclos au pied du Caprice des Dieux où poussaient coqs et chèvres, poules et boucs. Je n'ai jamais su qui élévait ainsi ces animaux en pleine ville, ni dans quel but.
Plus tard, elle put marcher seule mais nous l'accompagnions à la plaine de jeux, dans la barque échouée sur le sable ou dans la cage à poules. On en profitait pour taquiner les rats et les corneilles ou pour regarder pousser les canetons de l'étang. Et bien sûr, nous grimpions jusqu'au banc, au sommet du Parc, d'où nous avions une vue imprenable sur les capridés et les gallinacés. C'était comme un morceau de l'Arche de Noé échoué sur le mont Ararat.

Mystère 2À partir de 11 ans, Chloé s'est mise à fréquenter le parc tous les jours, puisque c'est là qu'elle suivait les cours du Lycée Émile Jacqmain. Cette fréquentation a pris fin, en même temps que son enfance, fin juin, lors de la cérémonie solennelle de remise des diplômes de fin d'étude secondaire.
Dans une salle minuscule, chaque étudiant(e) de rhétorique se présentait sur le podium pour y recevoir un rouleau de papier. En outre, les filles se voyaient remettre une longue rose fanée (symbole de leur lointaine naissance) et les garçons un chou flétri... Plus exactement, la logique symbolique eut voulu qu'ils repartissent avec un chou, mais il n'en fut rien. En l'absence de chou, chaque garçon reçut donc une minuscule boîte de pralines Léonidas. Tandis que le défilé des lauréats se poursuivait, et que je m'interrogeais encore sur l'absence de choux, des individus au sexe douteux échangeaient leur rose contre des pralines, et le vice versa.



Mystère 3La cérémonie touchait à sa fin lorsqu'un jeune homme blond monta à la tribune en se présentant comme le représentant du Conseil des Étudiants. D'emblée, il informa les élèves et leurs parents que les boucs n'étaient pas prêts, seuls un dizaine d'entre eux ayant pu être réuni à temps pour la cérémonie. J'étais stupéfait ... des boucs ... bien sûr, d'une certaine façon, cela expliquait la disparition des choux et en partie aussi, l'existence d'un élevage à proximité de l'école : si le Lycée distribuait une centaine de boucs chaque année, il fallait bien une infrastructure pour produire le précieux (et cornu) trophée.
Pourtant, j'étais un peu inquiet à l'idée de devoir conserver ce bouc à la maison : on dit l'odeur de la bête assez repoussante ! Bien que ma fille (et ma compagne) soit capricornienne, je me voyais mal lui dire «range ce bouc dans ta chambre, je ne veux pas le voir dans l'escalier et encore moins dans la salle-à-manger !» Bref, heureusement que les boucs étaient en retard, cela me donnait quelques jours pour réfléchir à la question.
En effet, le délégué étudiant, après avoir présenté ses excuses pour le retard, a annoncé que les boucs seraient livrés dans les boîtes-à-lettres avant la mi-juillet. J'ai trouvé une place pour le bouc, dans le jardin, nous avons commencé à installer des clôtures pour protéger les roses et les poissons rouges. Heureusement nous ne cultivons pas de chou, mais notre chat va-t-il accepter de partager son domaine ? Il reste encore à aménager la boîte-à-lettres pour faciliter la livraison, et je vais m'y atteler à l'instant.


Un père ému mais troublé
PS: Pour l'agrandissement de la porte, je suis arrivé trop tard : le bouc a déjà été livré !
NB: ce n'est pas un bouc, mais un "book", excusez-moi de vous avoir embêtés pour rien.

mardi 3 juillet 2007

La rentrée des moules


Quand j'étais dans mon petit lit blanc ma maman susurrait en me berçant «laisse tes mains au dessus des couvertures et ne mange pas de moules les mois sans "R"». Si j'ai quelque peu par la suite négligé son premier conseil, je n'ai, jamais, par contre oublié le second. Car, en Belgique, les moules sont sacrées, en particulier accompagnées de frites; et ces moules sont taboues pendant le quadrimestre d'été : mai, juin, juillet, août, les fameux mois sans "R".
Jusqu'au jour où ...
Ce matin donc je découvre avec stupéfaction et horreur un dépliant publicitaire de Carrefour proclamant «La saison des moules commence» ... Quand ? Le 4 jurillet ? Dréjà ? N'est-ce pas plutôt l'Independrance Dray ? Encore un coup de Al Gore et de son réchauffement climatique !
Certes, cela fait quelques année que nous voyions des cerises en mai, les chicons en octobre et Noël en novembre. Mais les mouilles en julet, pardon, j'en bafouille, là, les mytiliculteurs ne manquent pas d'"R" ! De toute éternité la rentrée des moules a coïncidé avec la rentrée des classes, certains instituteurs allant même jusqu'à accueillir leurs élèves au son de "Silence, bande de moules !"
S'il est vrai que ces dernières années, les producteurs de Zélande étaient un peu sortis du moule en proposant des variétés hâtives avec quelques jours d'avance sur le calendrier orthodoxe, la majorité des moules continuait néanmoins à couler des journées estivales heureuses avec leurs rejetons. Désormais, ceux-ci, accélérés à coup de vitamines et hormones de croissance, deviennent adultes en deux mois.
Et le goût dans tout cela ? J'ai des doutes. Ma sœur a récemment achetés de ces moules hors saison, qui s'étaient révélées immangeables. Quand elle s'en est plainte au commerçant, celui-ci lui a répondu (sic) «Quelle idée d'acheter des moules au mois de juin !» «Mais alors, pourquoi en vendez-vous en magasin ?» «Parce qu'il y a des imbéciles qui en achètent ...»
Encore un qui ne manque pas d'R !!

jeudi 17 mai 2007

lettre de mon moulin

Le café, avant de l'avoir bu, je l'avais déjà moulu.
Dès mes 5 ans, à un âge où les filles découvraient les charmes et mystères de la vaisselle, de la lessive, de la couture, de la cuisine, du repassage, de l'essorage, du nettoyage ..., à cet âge donc les garçons étaient initiés à une tâche virile s'il en est : moudre le café.
En ces temps lointains, la mouture du café était un vrai travail de force, qui s'effectuait avec un moulin à café (eh oui) ma-nu-el !! C'était un petit cube de bois surmonté d'une coupole ouvrante dans laquelle on mettait les grains de café.
Au sommet trônait la fameuse manivelle et la poudre de café - quand tout se passait normalement - était extraite d'un petit tiroir.
Le plus difficile était le démarrage, lorsque les grains étaient encore intacts et durs, parfois il fallait faire appel à l'un des frères, mais, généralement, nous répugnions à nous humilier de la sorte. Cette première étape passée, nos petites mains moulinaient de plus en plus vite jusqu'à ce que nous ne rencontrions plus aucune résistance. On faisait alors religieusement l'offrande du tiroir de poudre à notre père, lequel était en charge d'instiller le breuvage qu'il consommait sans mesure. Comme la plupart des Wallons.
Un beau jour des années 60, ce privilège de mâle a pris fin (comme bien d'autres) lorsque entra dans la maison une invention révolutionnaire : le moulin à café électrique (ou plus exactement, le moulin électrique à café) Moulinex. Après l'avoir branché sur une prise de courant, on appuyait sur un petit bouton rond et 30 seconde plus tard, la poudre était prête. Sauf qu'on avait oublié de visser à fond le couvercle, auquel cas on pouvait heureusement faire appel à une autre invention révolutionnaire, l'aspirateur, pour nettoyer la maison.
À la fin des années 90, le mouvement d'émancipation s'est étendu aux appareils électriques eux-mêmes, qui ont progressivement perdu leurs fils : d'abord il y eut le transistor puis l'aspirateur de table est apparu, le rasoir-électrique-de-voyage, le téléphone mobile, l'ordinateur portable. Pourquoi pas, bientôt, un moulin sur piles rechargeables ?
Rechargeable, oui, mais comment ? Avec une autre prise électrique ? L'avenir du "sans fil" est-il dans le chargeur à fil ? Non ! Trois fois non ! L'ingéniosité de nos inventeurs n'ayant pas de limites j'ai le plaisir de vous annoncer - si vous ne le saviez déjà - l'apparition de chargeurs sans fil. Une simple manivelle suffit à produire l'électricité nécessaire pour régénérer piles et batteries de toutes sortes.
J'imagine déjà l'aspect du chargeur de batterie pour moulins sans fils ... Évidemment, il faudra un homme (ou un garçon) pour faire tourner la machine. C'est ce qu'on appelle un
«retour de manivelle»
...

lundi 14 mai 2007

Pinto alegre


L'histoire se passe (de commentaire) dans une petite ville du Mato Grosso (3000 habitants selon le maire; 1200 selon la police).

Début 2006, à la suite des élections municipales, un nouveau maire (prefeito) est appelé à régner ...
- Araignée, me direz-vous, drôle de nom pour un maire !
- Oui, je sais, mais c'est une traduction ..
Ce nouveau maire ayant bénéficié largement du vote des personnes âgées, est évidemment désireux de leur renvoyer l'ascenseur. Il imagine ainsi de lancer un programme de distribution gratuite de médicaments, programme baptisé Pinto alegre, littéralement "poussin joyeux" c'est à dire exactement ce à quoi vous pensez ! Il s'agit en effet de distribuer du Viagra aux maris trop paresseux dans l'exercice de leur devoir conjugal.
Une sélection drastique est opérée, une dizaine d'époux particulièrement défaillants sont retenus pour la phase de test. Au bout d'un mois, malgré l'enthousiasme des cobayes, l'expérience est brutalement arrêtée sous la pression de leurs épouses.

C'est que nos vieillards, en retrouvant une seconde jeunesse, ont également retrouvé le goût des jeunettes, et se montrent peu soucieux de faire profiter leurs vieilles épouses de leurs nouveaux talents. Monsieur le maire a dû arrêter l'expérience et nos joyeux poussins sont retournés dans leur cage légitime.
Convaincu pourtant du bien fondé de son pétillant programme, le maire envisage aujourd'hui de confier les précieux comprimés de Viagra aux épouses elles-mêmes. À charge pour elles de les donner aux maris au moment opportun. S'il en reste.

jeudi 29 mars 2007

le vol du temps


En Belgique l'expression «à la bonne heure !» signifie bravo ... mmm voire !
Dimanche, 1:50, je me réveille en sursaut, pris d'une angoisse et d'une curiosité dévorantes. ILS l'ont décidé : cette nuit une heure de notre temps sombrera dans le néant. Comment ? Eh bien, je vais le savoir si je reste éveillé 10 minutes de plus.
Y aura-t-il un grand coup de tonnerre ? un séisme ? un monstre vert genre Hulk ? Ou plus probablement une nuée lumineuse ouvrant un vortex reliant notre chambre à un trou noir ? ... Les minutes s'égrènent et rien n'annonce le cataclysme redouté.
Sur le mur à ma droite, la grande aiguille fait un saut minuscule et passe sur le 12. Ça y est, je suis dans un temps qui n'existe pas ! Je me lève, je vais à la fenêtre et je constate que toute la maison, la rue, le quartier, même la lune dans le ciel, tous m'ont suivi dans le néant !
Est-ce cela la mort ? Emmène-t-on avec soi tout ce qui fait partie de son environnement familier ? Ont-ILS vraiment ce pouvoir, voler une heure de ma vie quitte à me la rendre dans six mois ?
Non, je peux résister ! Ce temps qu'ils veulent m'enlever existe encore à mon poignet, à mon réveil-matin et sur le mur d'en face. Je peux résister ... mais à quoi bon ? Tôt ou tard cette petite bulle de temps préservé va éclater; alors, autant abandonner tout de suite. Je décroche l'horloge, la retourne et fais tourner le petit bouton qui ajuste l'heure.
Voilà ... Il est 3 heures 12, tout va bien, dormez en paix braves gens.

mercredi 28 février 2007

Flambée de violence à Bruxelles

On a tous bien rigolé, avè les ponpon, avè les ponpon, avec les pompiers (air connu)

Tous le pompiers de Wallonie s'étaient fixé rendez-vous ce mercredi à Bruxelles pour une manifestation à grande échelle.

Rue Royale, hélas, l'intervention de la police de Bruxelles a mis le feu aux poudres et donné lieu à de violents affrontements entre les 2 corps de fonctionnaires et leurs sirènes respectives. Les policiers ont voulu dégager la chaussée avec leurs autopompes, mais celles des pompiers étaient plus puissantes. Ils ont alors recouru au lancer des grenades lacrymogènes. Les pompiers ont riposté avec de la mousse carbonique et la bataille a été acharnée : les services de secours (ceux qui n'étaient pas de la bagarre) ont relevé 3 blessés parmi les pompiers pris sous le feu des gardiens de la paix, et 3 blessés également chez les flics qui avaient pris eau.
Les états-majors respectifs sont intervenu pour éteindre le conflit, et les autorités ont déclaré que tout ceci n'avait été en somme qu'un feu de paille. D'ailleurs, les manifestants, pris d'un coup de pompe, avaient entre-temps regagné leurs casernes respectives.

Et pourquoi, dites-moi, cette manifestation ? Pour obtenir un meilleur matériel, pinpon neuf ? La prochaine fois qu'ils viennent sonner à la porte pour « la Police et les pompiers » (ce sont les mêmes syndicats pour les deux), je demanderai si on peut donner en grenades ou en extincteurs ...

Mariage en blanc


On prétend que toute jeune fille rêve de se marier en blanc ... mais ...jusqu'où faut-il pousser le souci du détail ? la robe blanche ? les fleurs ? les serviettes de table? les chaussettes (blanches)de l'archiduchesse? l'échevin de l'État Civil? Saint-Nicolas ? Certains flamands aujourd'hui répondent : l'échevin de Saint-Nicolas (photo)!
Au moins un couple de Sint-Niklaas a en effet été contraint d'annuler son mariage à cause de ce sombre personnage, échevin entré en fonction début 2007 : monsieur Wouter Van Bellingen est ... comment dit-on encore ? ... nègre ...de couleur... noir ...(non, il est Groen!) ah oui ! ...Africain ! (ben non, il est flamand et la Flandre même indépendante restera en Europe).
En tout cas, il est pas blanc, il est pas blond, il n'a pas le nez anguleux ni les yeux bleux. Il n'a pas l'aspect d'un bon aryen et donc il est bon à rien, et surtout pas à marier de bons Flamands. Voyez d'ici le tableau et le dialogue : «votre officier d'état si vil est sombre et terne, notre maire a un blanc bien plus éclatant ! Voilà ce que c'est Madame que de se marier dans une commune bon marché, rien n'égale la blancheur de mon échevin de Witrijk».
Mais comment, par quel obscurs détour, le Heer Van Bellingen a-t-il réussi à abuser le peuple en ce cachant derrière un pseudonyme flamand ? Aucun artifice : c'est son vrai nom, il est connu comme le loup blanc à Saint-Nicolas, un grand nombre d'électeurs ont noirci son nom sur les bulletins de vote. Les racistes locaux ont sonné l'hallali, mais sans grand succès : comme dit le proverbe Quand l'échevin est tiré, il faut le boire (jusqu'à la lie).
Wouter tient bon, la loi belge impose que l'on se marie (noir, jaune, rouge) dans la commune de l'un des époux; les opposants n'ont plus qu'à déménager et aller se faire voir chez les Grecs ... Homère (ô, maire !) n'a-t-il pas écrit quelque part «rien n'égale la blancheur d'Ulysse» ?

dimanche 25 février 2007

côté pile et côté face


On trouve toujours des trucs bizarres au Blokker; ce jour-là j'étais tombé en arrêt devant un porte-clés. Pas n'importe quel porte-clés, bien sûr : il y avait bien un anneau et une chaînette, mais l'habituel écusson Mercedes ou Porsche était remplacé par un minuscule appareil de photo numérique (en jargon, «digital camera»). À en croire la blonde rondelette qui trônait derrière la caisse, le gadget prenait bel et bien des photos, et l'emballage incluait une pile AAA (alimentation des alcooliques anonymes ?) ainsi qu'un câble USB (Utilisation Sanitaire des bidets ?).
L'ensemble était vendu à peine plus cher qu'un paquet de cigarettes, aussi achetai-je l'engin avec peu d'argent mais beaucoup de cuirosité et de scepticisme. Je me précipitai ensuite au chevet de mon ordinateur pour tester sans délai ma nouvelle acquisition. Après épluchage de l'emballage, je découvris l'APN (Association des Pneumologues nominés, vous suivez ?) de la taille d'une boîte d'allumettes, la pile, le câble et un mode d'emploi librement adapté du coréen par Yahoo-traduction.
Malgré ce dernier handicap, et grâce à mon génie technologique, je réussis à introduire la pile dans l'appareil et à identifier le bouton de mise en marche (c'était le seul). L'appareil n'avait par contre aucun écran de visualisation, mais seulement un petit LED (Licence en Economie Domestique ?) de 3 caractères, qui restait obstinément éteint malgré mes sollicitations répétées sur le bouton de mise en marche. Cependant, l'affichage s'allumait dès que je branchais le câble entre l'appareil et la prise USB du PC (petit con !).

À ce stade, je commence à m'énerver, je rouvre la boîte et vérifie le bon positionnement (et négationnement) de la pile; tout est correct, sauf ma tension qui monte à 18-13. Je cours chercher mon ampéremètre favori et là, tout s'éclaire (sauf le LED) : la pile, quoique d'apparence neuve, est déserpérément vide, l'aiguille du testeur reste obtinément bloquée sur le 0. Il y a de l'électricité dans l'air !
Sous le coup de la colère, je retourne au Blokker, bien décidé à faire valoir mes droits de consommateur éclairé. La blonde caissière trône toujours à la même place et je l'attaque à voix haute afin que tous les clients puissent profiter de mon savoir-faire «Je viens d'acheter cette merde dans votre magasin, mais elle ne fonctionne pas ! D'après les tests que j'ai effectué dans mon atelier, la faute en revient à la pile que vous fournissez : elle est nase !» ... et de brandir sous son nez le corpus delicti ...
Mon discours n'impressionne nullement la préposée qui garde son calme, s'empare du cylindre litigieux et l'examine attentivement. Puis d'un ton sans appel, elle formule son verdict : «Monsieur, il est préférable d'ôter l'emballage plastique de la pile avant de l'insérer dans la machine.»
Le Monsieur, devenu tout vert, comprit alors qu'il avait sans doute gagné une pile (AAA) mais bel et bien perdu la face.